mardi 9 mars 2010

FORUM DE L'IMAGE


Des expositions - des conférences

du 10 au 25 avril à Toulouse

"Latence"

D’abord, il y a ce temps de réaction qui nous impose une réalité passée. L’œil perçoit avant que le cerveau ne conçoive. L'image réelle met un certain temps avant d'être intelligible. Percevoir ne serait donc pas comprendre!

Nos sociétés semblent mettre un temps infini à adapter leur comportement face aux évolutions de leur environnement. Quand le temps de réaction n’en est plus à des centièmes de seconde mais dépasse plusieurs années, pouvons-nous être certains qu’il ne s’agit plus d’une latence due au traitement de l’information? Ne sommes-nous pas face à des indicateurs dissimulés, amenés à apparaître ultérieurement ? La captation du signal ne permet pas forcément la perception de celui-ci. La photographie en reste un exemple criant. L’image exposée sur les sels d’argent de nos agonisantes pellicules ne se révèle qu’après un procédé complexe. Sans cette intervention, cette information reste dormante.
Aujourd'hui ne sommes-nous pas à l’ère généralisée de la « Latence »? Textes, sons, vidéos, dessins, courriers, sont transposés dans une forme numérique nécessitant de passer par un procédé technologique pour être décryptés. Nous dépendons de processus de plus en plus complexes pour voir ce qui «est» ou ce qui pourrait «être».

« Que la lumière soit et la lumière sera peut-être! »

Et l'art dans tout ça? Serait-il l’un de ces indicateurs traduisant l’avènement de modifications futures ou bien l’artiste n’en serait qu’à transposer uniquement dans son art ce que tout le monde sait déjà. Est-il victime de cette « temporalité » comme le commun des mortels ou agit-il comme un révélateur, détenant les clefs, les indices nous permettant de sortir de la torpeur de notre inertie, de l’empêtrement de cette « latence » sans doute, propre à notre état d’Être Humain?

Max Heinrich Trender

www.forumdelimage.org

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